La Défaite du WAC à la FIFA Club World Cup : Une Leçon de Management Sportif

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⚽ Contexte

Après sa victoire en Ligue des Champions de la CAF, le Wydad Athletic Club (WAC) avait une opportunité historique : représenter le Maroc à la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA, sur son propre sol. Cet événement aurait pu consacrer une dynamique de continuité et d’excellence. Or, c’est une période de reconstruction précipitée et de décisions managériales contestées qui a marqué ce rendez-vous.
🔄 Un changement de cap brutal
Le départ de Said Naciri, président historique du club, a laissé place à Hicham Aït Menna, avec une vision de rupture.
La première décision phare fut de licencier l’ensemble de l’équipe et du staff technique vainqueurs de la Ligue des Champions, sans conserver le moindre joueur clé ou entraîneur.
Cette approche a été justifiée par la volonté de mettre en place une nouvelle stratégie de management et de s’entourer de nouveaux agents et profils.
🔎 En gestion du changement, ce type de coupure totale, sans transition ni accompagnement, fragilise la cohésion d’un collectif et détruit le capital de confiance.
🧑‍🏫 Le choix de l’entraîneur
Le WAC a fait appel à Rhulani Mokwena, coach des Mamelodi Sundowns, l’une des équipes les plus performantes d’Afrique.
Il est venu accompagné de son staff, mais aucun membre du staff ayant remporté la Ligue des Champions avec le WAC n’a été maintenu.
Résultat : aucune mémoire institutionnelle, aucun lien avec la culture du club, et une rupture totale de continuité technique et psychologique.
📉 En sport de haut niveau, l’héritage humain est un levier de performance. En le rompant, on perd bien plus qu’un effectif : on perd l’âme du vestiaire.
🕒 Un manque flagrant d’anticipation
Les recrutements ont été réalisés à la dernière minute, sans vision de projet cohérente.
Aucune préparation progressive ou montée en charge sportive n’a été observée.
Or, depuis sa nomination, la seule ambition clairement annoncée par le nouveau président était de réussir la Coupe du Monde des Clubs – sans mise en œuvre managériale à la hauteur.
❓ Questions fondamentales à poser
1. Pourquoi ne pas avoir conservé une base du groupe champion d’Afrique ?
2. Le choix d’un nouvel entraîneur étranger, sans lien avec l’histoire du club, était-il opportun dans un contexte d’urgence ?
3. Les recrutements ont-ils répondu à une analyse de besoins sportifs ou à des logiques d’agents ?
4. Le club s’est-il préparé selon une démarche projet, avec planning, indicateurs, et gouvernance ?
5. Quel était le plan de contingence si la nouvelle formule échouait ?
📘 Leçons de management à retenir
1. ✅ La stabilité après une victoire est souvent plus rentable qu’une révolution.
2. ⚠️ Changer pour changer, sans analyse systémique, affaiblit l’organisation.
3. 🧩 Un coach performant a besoin de continuité, de repères, et d’alignement culturel.
4. 🏃‍♂️ La performance ne s’improvise pas : elle se construit avec méthode, vision et timing.
5. 🎯 Un objectif ambitieux comme la FIFA Club World Cup nécessite une stratégie cohérente, pas une accumulation de décisions isolées.
📝 Conclusion
La défaite du WAC à la FIFA Club World Cup est avant tout une conséquence de choix managériaux radicaux, précipités, et mal synchronisés. Plutôt que de bâtir sur un socle de succès, la nouvelle gouvernance a choisi une refonte totale, au détriment de la stabilité et de la mémoire collective.
⚠️ Ce cas illustre un principe fondamental : dans toute organisation, surtout sportive, la performance durable naît de la continuité stratégique, de la gestion du capital humain, et d’une vision alignée sur les réalités du terrain.

Rédigé Par
Rachid Naji
Senior en Management
Management Sportif.