Le Paris SG démarre son incroyable été, peut-être le plus prolifique de son histoire, par une finale de Coupe de France pas comme les autres contre Saint-Étienne vendredi (21 h 10), qui marque le grand retour de la compétition officielle en France devant un public très restreint.

C’est une affiche qui fleure le bon vieux temps, une évocation de 1982, quand le PSG battait aux tirs au but les Verts de Michel Platini pour remporter son premier titre majeur. Mais 38 ans plus tard, et malgré la traditionnelle présence du président de la République Emmanuel Macron en tribune, les deux équipes se retrouvent dans un contexte marqué par le Covid-19 qui met à mal la nostalgie : c’est le « monde d’après » qui prendra place dans un Stade de France presque vide.

Cette finale de la 103e édition de la Coupe de France, première rencontre officielle jouée dans l’Hexagone depuis le 10 mars, marque le coup d’envoi d’une nouvelle ère incertaine, qui risque de déboussoler ses plus fidèles fans. Protocole sanitaire contraignant, public limité à moins de 5 000 spectateurs, cinq changements autorisés… Parisiens et Stéphanois donneront un aperçu du football à venir ces prochaines semaines, voire mois, en fonction de l’évolution de la pandémie.

Bien après ses voisins, la France retrouve ainsi les matches de compétition, que l’arrêt définitif de la Ligue 1 avaient remisé au placard. Si l’attente a été longue, les ultras des deux camps ont déploré l’accès très limité aux tribunes et fait savoir qu’ils allaient volontairement manquer le rendez-vous, le président de la fédération (FFF) Noël Le Graët n’ayant pas réussi à faire augmenter la jauge gouvernementale.

« Première finale de CDF en 38 ans au goût amer », a déploré l’un des plus importants groupes d’ultras de Saint-Étienne, les Magic Fans 1991, sur une banderole accrochée au grillage du centre d’entraînement des Verts. Le club ligérien a d’ailleurs racheté le maigre quota de 900 places qui lui étaient dévolues, de manière à ce que l’espace réservé à ses supporters soit totalement vide.

Au « monde d’après », ses nouveaux repères, comme jouer une finale de Coupe de France un vendredi, au lieu du traditionnel samedi. Mais une vieille rengaine risque de perdurer : celle du Paris SG dominant la concurrence française. Un mois après avoir repris l’entraînement, les coéquipiers de Kylian Mbappé et Neymar ont réussi une préparation sans accroc qui font d’eux les très grands favoris. Avec 20 buts marqués, pour aucun encaissé, en trois amicaux, leur trajectoire décrit une montée en puissance.

« L’objectif était d’arriver sans blessures avec les jambes et la tête fraîches. On est prêts pour jouer ce match-là. Ce sera le premier match compétitif, c’est toujours spécial, mais j’ai le sentiment que nous sommes prêts », a déclaré l’entraîneur parisien, Thomas Tuchel, qui devra se passer de son latéral gauche titulaire Juan Bernat, forfait. Le technicien allemand joue gros, lui qui a été critiqué la saison dernière pour n’avoir remporté aucune Coupe. Il doit prouver que l’échec retentissant contre Rennes (2-2 a.p., 6-5 aux t.a.b.), en finale de la Coupe de France en avril 2019, n’était qu’un accident.

Après les Verts, ce sera Lyon, en finale de la Coupe de la Ligue le 31 juillet, puis l’Atalanta Bergame, en quart de la Ligue des champions à Lisbonne le 12 août, en ouverture du tournoi final à huit, qui sont au programme d’un club qui rêve de trois trophées pour l’été de son cinquantième anniversaire.

Pour Saint-Étienne, qui va rejouer sa première finale de Coupe de France depuis 1982, l’interruption liée au coronavirus a permis d’évacuer les mauvais souvenirs d’une saison 2019/2020 terminée à la 17e place de L1. « On repart sur de nouvelles bases. Tout le monde est au max et revenu avec la tête vidée », assure l’attaquant Denis Bouanga. La mise à pied, début juillet, du gardien Stéphane Ruffier, dans le Forez depuis 2011, incarne la reconstruction menée par l’entraîneur Claude Puel. Le capitaine Loïc Perrin, au club depuis 1997, pourrait également disputer son dernier match sous le maillot vert avant de prendre sa retraite. Une autre manière de basculer vers le monde d’après.

Source : AFP