Impérial en crawl, supersonique en papillon, l’Américain Caeleb Dressel a bouclé dimanche ses JO de Tokyo sur ses quatrième et cinquième titres, rehaussant d’une aura olympique son règne sur la natation mondiale.
« Je suis fier de moi, j’ai accompli ce que mon potentiel me permettait d’envisager lors de ces Jeux et c’était vraiment sympa de concourir, tout simplement », a commenté le Floridien, aussi étincelant dans les bassins que flegmatique en dehors.
Ouvrant le bal sur 50 m nage libre, le sprinter de 24 ans n’a guère paru émoussé par son copieux programme de la semaine, avec l’or du 4×100 m lundi, du 100 m nage libre jeudi puis du 100 m papillon samedi.
En 21 sec 07, nouveau record olympique, il a déroulé sa partition habituelle: départ canon, sortie de coulée nettement en tête et adversaires relégués à une demi-seconde, soit un gouffre sur l’aller simple.
L’ombre de Phelps
Mais la matinée ne faisait que commencer pour Dressel, frustré la veille par son seul accroc des Jeux: la cinquième place des Américains sur 4×100 m quatre nages mixte, sans qu’il ait pu les ramener vers le podium.
Alors il a sorti une merveille de papillon – 49 sec 03 lancés, contre un record du monde en 49 sec 45 la veille – pour remettre aux commandes le quatuor américain sur 4×100 quatre nages, troisième lorsqu’il a attaqué son relais.
Grâce à leur star, les Américains ont préservé leur suprématie sur cette épreuve, si emblématique de la force collective d’une sélection: le seul titre qui leur a échappé remonte aux JO-1980 de Moscou, boycottés par les Etats-Unis.
Pour Dressel, cette passe de cinq – dont trois titres individuels, après s’être contenté à Rio d’une sixième place sur 100 m – assoit un peu plus sa domination sur le sprint, avec treize couronnes de champion du monde depuis 2017.
Le Floridien a su résister à la pression, lui qui porte les espoirs de la natation américaine sur ses épaules depuis la retraite du légendaire Michael Phelps, 23 fois champion olympique entre 2004 et 2016.