Maurizio Sarri dans son nouveau costume de coach de la Juventus Turin.
Maurizio Sarri dans son nouveau costume de coach de la Juventus Turin. (Twitter_@juventusfc)

La nomination de Maurizio Sarri sur le banc du club italien le plus titré de l’histoire fait l’événement de l’autre côté des Alpes. Où même le mythique Arrigo Sacchi juge cette nomination capable d’impulser un nouvel élan à l’ensemble du foot transalpin. Rien que ça…

C’est une union hautement improbable. Et sans doute faut-il s’appeler Gianluigi Buffon et, comme l’ancien gardien turinois, être l’une des figures iconiques de l’histoire de la Juventus pour ne pas considérer comme un bouleversement la nomination de Maurizio Sarri (60 ans) sur le banc de la Juventus, après une ère Allegri longue de cinq ans et ponctuée notamment par cinq Scudetti, ainsi que deux finales perdues de Ligue des champions.

“Sarri n’est pas une révolution, ni un pari. C’est un nouveau voyage, une autre histoire”, juge Buffon, qui connaît sa Juve mieux que quiconque. Difficile pourtant d’imaginer un mariage plus inattendu, et toute l’Italie du football, les supporters de la Vieille Dame les premiers, s’étonne encore de cette intuition du président Agnelli de confier les clés du camion à l’ex-coach de Chelsea, mais surtout ancien gourou du Napoli (2015-2018), où cette signature aux allures de trahison promet déjà à Sarri, natif de la cité parthénopéenne, un terrible retour au San Paolo sous ses nouvelles couleurs.

Il insulte les tifosi de la Juve…

On n’a pas oublié dans le Piémont les déclarations de Sarri à l’époque où il contestait, en vain, l’hégémonie des champions d’Italie à la tête de ce SSC Napoli (*) : “La grande majorité des tifosi de la Juve sont de braves gens, ils ont juste le défaut de supporter la Juve.” Et pourtant…

“Sarri, un premier choix ? Absolument, oui”, assure aujourd’hui l’état-major des Bianconeri, qui assume sa volonté de trancher avec la méthode et le style Allegri, trop pragmatique et pas assez séduisant, pour s’offrir au fameux « Sarrismo » d’un coach qui fait figure de chantre du jeu de possession. Même si “avec Sarri, comme auparavant, il est important de gagner. Nous sommes ici pour cela.”

C’est un choix révolutionnaire pour la Juventus et un choix très important dans sa longue histoire (…) Et cela pourrait vraiment aider toute l’Italie aussi

Arrigo Sacchi (ancien coach de l’AC Milan)

Une efficacité qui devra d’entrée accompagner les premiers pas du nouveau venu, dont le système de jeu, s’il a pu être décrié en Angleterre, n’en permettra pas moins à Chelsea de retrouver la Ligue des champions la saison prochaine, après la conquête d’une Ligue Europa. Reste la personnalité plutôt rustre de ce fils d’ouvriers toscans, en décalage avec les « Mister » à l’italienne, même si Sarri avait troqué son survêtement jeudi, lors de sa présentation officielle, pour un costume sur mesure plus en phase avec le souci d’image et d’élégance que souhaite véhiculer la nouvelle institution dont il défend désormais les couleurs.

Pour le grand Arrigo Sacchi, invité à commenter cette improbable succession, il ne fait en revanche aucun doute que “c’est un choix révolutionnaire pour la Juventus et un choix très important dans sa longue histoire, juge-t-il en connaissance de cause, lui qui changea la face du foot transalpin à la tête de l’AC Milan, le club avec lequel il a dominé le football européen à la fin des années 80. Il sera très important pour les supporters qui aiment la Juventus que l’équipe offre un style plus courageux et plus avant-gardiste. Et cela pourrait vraiment aider toute l’Italie aussi”, conclut-il. “Le choix le plus révolutionnaire de ma carrière ? Je ne pense pas”, lui répond Sarri, qui en changeant pourtant le visage et le style de la Vieille Dame, pourrait aussi sortir de l’ornière tout le foot italien.


(*) Au cours de ces 3 saisons napolitaines, Sarri fera des Parthenopei les dauphins de la Juventus à 2 reprises en 2016 avec 82 points et encore en 2018 avec un total record pour un 2e de 91 points.

Source : Sports.fr