Jonny Wilkinson intervient aujourd’hui dans le staff de l’équipe d’Angleterre de manière «non officielle».
Jonny Wilkinson intervient aujourd’hui dans le staff de l’équipe d’Angleterre de manière «non officielle». (ICON SPORT)
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Peut-être le plus grand joueur étranger à avoir évolué en France, Jonny Wilkinson avoue son scepticisme sur l’opportunité de nommer à la tête du XV de France un technicien qui ne serait pas français. Une première qui n’aurait pas que des avantages, selon l’Anglais.

L’empreinte laissée par Jonny Wilkinson lors de son passage dans le rugby français, et plus particulièrement à Toulon, durant cinq saisons (2009-1014), est indélébile. Son aura et son influence sur le jeu auront dépassé le seul cadre du club varois, auquel “Wilko” aura offert un Bouclier de Brennus (2014), mais aussi et bien sûr les deux premières levées du fameux triplé en Coupe d’Europe (2013, 2014).

Et pourtant, lorsqu’on interroge aujourd’hui, à l’heure du fameux référendum voulu par Bernard Laporte, l’ensemble des clubs amateurs français sur l’opportunité de nommer pour la première fois un sélectionneur étranger à la tête du XV de France (du 9 au 11 avril), Wilkinson fait la moue…

Warren Gatland connaît le rugby sur le bout des doigts, c’est un gagnant. Mais…

Jonny Wilkinson (champion du monde 2003)

“C’est facile de dire qu’un entraîneur étranger serait meilleur, mais tout dépend des idées qu’il apporte et de ses méthodes”, considère dans un entretien au site sport24.lefigaro.fr le champion du monde 2003, dont le sélectionneur de l’époque, un certain Clive Woodward, figure parmi les candidats cités pour prendre la succession de Jacques Brunel. “Les entraîneurs français ont le mérite de mieux connaître le rugby hexagonal et son environnement. C’est une question d’équilibre. On peut avoir les bonnes idées mais, si on ne connaît pas les joueurs, cela peut prendre longtemps pour créer un rapport et mettre en place ses idées.” Son avis sur le favori annoncé de Laporte ? “Warren Gatland connaît le rugby sur le bout des doigts, c’est un gagnant. Mais beaucoup de choses doivent changer pour passer du niveau actuel à celui où souhaitent évoluer les Français. Et c’est un long périple. Il ne suffit pas simplement d’un nouveau coach et de quelques idées…”

Anglais avant tout

Et Wilkinson lui-même, avec sa carte de visite et après avoir évolué sous les ordres de Laporte à Toulon, ne serait-il pas tenté de renforcer le staff des Bleus ? “Je suis aujourd’hui dans le staff de l’équipe d’Angleterre de manière «non officielle» et cela me convient parfaitement. J’aime travailler avec les joueurs pour les aider à exprimer tout leur potentiel. Et je vois beaucoup de potentiel dans ces jeunes joueurs français. Aider des joueurs à exprimer leur talent est le secret du travail d’entraîneur. Mais faire cela avec un groupe de joueurs plutôt que quelques individualités, c’est beaucoup plus difficile. Quand je regarde le XV de France, je vois du potentiel et de la qualité. Pas des problèmes”, certifie-t-il.

De là à voir les coéquipiers de Guirado briller lors du prochain Mondial au Japon (20 septembre-2 novembre): “Je l’espère, oui… Mais pas trop grand quand même, car nous sommes dans la même poule (rire). (*) Je suis de ceux qui souhaitent que l’adversaire joue à son meilleur niveau, pour s’obliger à se dépasser. C’est une question de confiance en soi. Je souhaite donc que la France joue bien et qu’elle fasse le parcours qu’elle mérite. Cela nous stimulerait encore davantage.” La classe, en toute circonstance.
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(*) Français et Anglais côtoieront également dans la poule C l’Argentine, les Tonga et les Etats-Unis.

Source : Sports.fr